Accueil > Actualité > Editos > "Fin des dispositifs de défiscalisation, l'achat à crédit in fine a son intérêt " D. BUJON EQUANCE

"Fin des dispositifs de défiscalisation, l'achat à crédit in fine a son intérêt " D. BUJON EQUANCE

03-05-2012

equance-epargne-2011-731836.jpgY a-t-il une inquiétude de vos clients épargnants avant le résultat des élections présidentielles ?

On peut distinguer  deux types de clients :

- les clients non-résidents sont  distants et éloignés de nos préoccupations hexagonales. On a beaucoup parlé de hausse d’impôts pendant cette campagne alors qu’ils vivent dans des pays où la pression fiscale et moins forte et parfois en baisse. Ils sont donc en déphasage avec le discours politique actuel.  Par exemple, au Canada, les impôts sur les sociétés ont baissé sensiblement récemment.

Les français vivant en Amériques ou en Asie sont  éloignés de la sinistrose actuelle en Europe. La conjoncture économique y est très différente et beaucoup plus favorable. Les non-résidents  sont donc de plus en plus déconnectés de nos difficultés. Craignant un affaiblissement de l’euro,  une hausse de la pression fiscale et des difficultés économiques persistantes en Europe, ils peuvent avoir tendance à  diminuer leurs investissements en France.

Leur patrimoine étant mobile, Il faut veiller à ce qu’ils trouvent toujours un intérêt à le conserver et à continuer d’investir en France. 

- les clients résidents français sont attentistes et résignés. Il y a en effet peu de visibilité à court terme sur l’évolution de la situation économique en Europe. Il y a beaucoup d’incertitudes à court terme sur l’évolution des élections en France certes mais au-delà sur l’évolution du couple franco allemand et de l Union européenne. En matière financière  Il y a une réelle désaffection des épargnants pour cette classe d’actifs. Les éléments macro économiques semblent parfois être décorrélés des comportements boursiers.  A court terme, l’irrationalité prend le pas sur des données financières. Mais on peut légitimement penser que sur le moyen terme, ces phases de stress et de volatilité sont les meilleures périodes pour investir, tout du moins partiellement.

Quel que soit l’issue du scrutin, nous avions également conseillé à nos clients d’accélérer leurs donations en ce début d'année car la fiscalité va probablement être moins favorable ensuite sur ce sujet.

Etes-vous inquiet pour les placements en action ? Quel conseils d’investissement recommandez à vos clients ?

Après plusieurs années boursières difficiles, beaucoup de nos clients sont tentés de capituler sur les actions surtout dans la période électorale actuelle. C’est une tentation que nous essayons de maîtriser et nous n’hésitons pas à aller à l’encontre de nos clients. Ce n’est pas le moment de jeter cette classe d’actifs. Pour citer Warren Buffet :

« La plupart des gens s’intéressent aux actions quand tout le monde s’y intéresse. Le moment d’acheter est quand personne ne veut acheter. Vous ne pouvez acheter ce qui est populaire.»

A court terme, il faut avant tout privilégier la protection du patrimoine . Nous  conseillons toutefois d’accepter une part de risque dans les placements financiers. Le profil type actuel est 70% à 80% investi en fonds euro  ou sur de supports prudents et 20% à 30% investi en fonds sur des classes plus risqués comme des actions par exemple. Compte tenu de notre clientèle qui réside pour partie à l’étranger  ,nous avons toujours conseillé à nos clients de constituer une large diversification internationale de leur portefeuille. Il ne faut pas se focaliser sur les actions  françaises : le CAC 40 n’est pas le reflet des bourses mondiales. L’Europe présente toujours des incertitudes et nous sommes toujours dans l’expectative. Les marchés boursiers allemands, américains  et internationaux ont très bien performé pendant ces dernières périodes de turbulence et il faut donc privilégier une allocation diversifiée internationale sur les actions. D’autres marchés internationaux offrent aussi des opportunités intéressantes en ce moment comme le marché japonais par exemple.

Les obligations Emergentes deviennent également une classe d’actif à renforcer.

Nous ne privilégions pas pour nos clients l’investissement par l’intermédiaire de leur PEA. La contrainte dans un PEA d’investir à 75% en Europe est un inconvénient. Mieux vaut investir sur des Sicav d’actions plus internationales après avoir fait une  sélection optimale  parmi les gérants.

L’issue du scrutin présidentiel est-elle déterminante ?

L’issue de nos scrutins nationaux est une incertitude à court terme certes mais quel que soit le président français élu  l’enjeu majeur est l’évolution du couple franco-allemand et de celle de l’Union Européenne. L’Europe fait peur actuellement. Il faut des décisions politiques fortes pour relancer l’Europe.  Les dirigeants politiques vont-ils réussir à s’entendre pour remettre l’Europe sur le chemin de la réduction des déficits, de la croissance et de la prospérité ? Telle est la question essentielle.   L’endettement des Etats et les niveaux faibles de croissance en Europe sont toujours une inquiétude pour les investisseurs que chaque Etat européen doit résoudre.

La hausse de la fiscalité est-elle un frein à tout investissement dans l’immobilier ?

L’immobilier résidentiel est à un prix élevé. Nous anticipons une érosion des prix accentuée par augmentation de la fiscalité. Le Scellier offre une rentabilité trop faible et sa fiscalité est peu attractive cette année.  

Il existe cependant d’autres stratégies plus rentables pour investir dans l’immobilier.

Le viager mutualisé sous forme de Sicav. Cela permet d’acheter un bien décoté en achetant la nue-propriété. En investissant par l’intermédiaire d’un fonds, cela permet de diminuer les risques en les mutualisant. Les performances passées des fonds viagers mutualisés que nous suivons se situent entre 7 et 10 % depuis  2005.

Investir en BIC travers du dispositif LMNP (maisons médicalisées : EPHAD notamment), ou dans l’immobilier commercial via des SCPI , sont des alternatives à privilégier actuellement.

On peut égaler diversifier ses investissements vers des actifs de diversification pour une faible part de son patrimoine comme  le Private Equity.

Avec la fin des dispositifs de défiscalisation, l’achat à crédit in fine pour ceux qui le peuvent retrouve tout son intérêt . Les rendements demeurent intéressants, les charges d’intérêts étant toujours déductibles des impôts.  

 




Soyez le premier à commenter cet article
Merci de vous connecter afin de rédiger un commentaire :
Nom d'utilisateur : Mot de passe :
Mot de passe oublié ? Se souvenir de moi
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent laisser un commentaire.
Vous n'êtes pas encore membres ? enregistrez vous
 
< Précédent   Suivant >

Articles les plus lus