19-07-2013
En France , lors d'une liquidation judiciaire d'une entreprise , le taux moyen de recouvrement (le pourcentage de la
créance récupéré) s’élève à 45 centimes par euro. Or, la
moyenne européenne est de 65 centimes, et elle est même de 86 centimes
pour les bons élèves comme la Belgique ou le Danemark.
La France est
donc un mauvais élève en la matière.
Autre reproche, les ventes sont
souvent pratiquées de manière opaque et privée. Les biens mis en vente sont annoncés dans quelques parutions grand
public ainsi que dans certains journaux officiels. Toutefois, le
particulier ne sait pas toujours ce qu’il achète, car si l’annonce
existe, elle n’en demeure pas moins floue.
Dans la culture française, faire faillite est
considéré comme un vrai échec.Elle fait l'affaire cependant des quelques habitués de ces ventes à rabais. Dans l’acte de la liquidation, il y a une
notion de sanction. Parce qu’il a laissé tomber son entreprise,
l’entrepreneur n’a pas droit à un juste prix, c’est considéré comme
normal.
Or, dans l’intérêt de
l’acheteur, du créancier comme du débiteur, ces biens doivent être
rendus publics et estimés avec justesse.
La liquidation judiciaire est une situation bien délicate pour les entrepreneurs qui en ressortent bien souvent ruinés. Au grand dam du dirigeant, l’administrateur judiciaire vend les biens de l’entreprise à un prix dérisoire dans le but de pouvoir solder les dettes de la société.
Nombreux sont les propriétaires d'un commerce qui n'ont jamais pu se remettre d'une liquidation judiciaire ! Le taux de recouvrement insuffisant , le manque de transparence ou de temps empêchent les entrepreneurs de se débarrasser de leurs dettes et de pouvoir ainsi remettre le pied à l’étrier. Une fois qu’ils ont connu une liquidation, les entrepreneurs français ne veulent plus retenter l’aventure.
C’est à ce stade qu’intervient le site liquidationsenchère , premier du genre, qui est un
intermédiaire entre le dirigeant de la structure endettée et le
consommateur désireux d’acquérir un de ses biens.Bob Adler est parti d’une expérience personnelle pour créer ce site,
grâce auquel il compte révolutionner le procès des liquidations
judiciaires... Engagé dans la cause entrepreneuriale, il se bat pour
donner une seconde chance aux chefs d’entreprise qui ont connu l’échec.
Ce site commercial inaugure une forme de vente critiquable sans doute, mais qui ne peut être ignorée.Elle constitue donc, entre autres, une voie de règlement de traites en souffrance de PME ou TPE dues à des banques. Le juge-commissaire reste maître du jeu. Dans l'intérêt des créanciers et de l'ancien propriétaire et du respect de la procédure il accepte ou rejette les offres des internautes du site.
Le principe : un bien saisi est mis aux enchères auprès d’internautes en respectant l’anonymat du cédant, si cela est possible .
Le site collecte un maximum de produits provenant de réelles liquidations judiciaires à travers la France. Chaque produit est valorisé par cette plateforme numérique par l’intermédiaire d’une description, photos, etc. Le site référence un éventail très large de produits : voitures de sport, mobiliers, informatique, beauté & bien être, etc. et tous les biens sont triés selon différentes rubriques.Les biens sont décrits de manière très précise, avec photos, et en
laissant le temps suffisant aux différents acheteurs de découvrir les
produits.
Les articles sont mis en ligne à un prix attractif qui va monter suite à des enchères.
Mais la particularité du site réside dans le fait que remporter l’enchère n’est que la première étape dans la procédure d’acquisition de l’article.
En effet, une fois les frais payés, l’offre émise sera automatiquement transmise au liquidateur judiciaire chargé de la vente de cet article qui est légalement tenu de la présenter au juge.
Liquidationsenchère transmet également à l’acquéreur le nom et les coordonnées du liquidateur afin qu’il puisse le contacter si nécessaire.
Le juge prend une décision sur l’acceptation ou non de l’offre.
Le site adresse une convocation devant le juge à l’acheteur dans le but de conclure la transaction. Il n’est pas obligatoire pour l’acquéreur de se déplacer chez le juge mais il lui appartient de prendre ses dispositions pour récupérer ses bien nouvellement acquis.
Par ailleurs, le site propose aux internautes une garantie de remboursement des frais pour chaque bien remporté dans le cas où le juge refuserait l’offre. Ils peuvent également changer d’avis si, après vérification, l’article diffère de sa description. Les frais de dossier sont alors remboursés dans leur intégralité.
Espérons que le web donne plus de transparence à la liquidation judiciaire française...
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